• Les cités libres n'obéissent pas aux lois des autres royaumes d'Aurorès. La plupart sont régies par un gouvernorat, c'est-à-dire une sélection de trois gouverneurs élus par les citoyens de la cité changeants tout les six ans.

    Ci-dessous, le fonctionnement des élections :

     

    Citoyens --élisent--> 3 gouverneurs --nomment--> 20 conseillers

     

    Comment être citoyen d'une cité libre ? Il y a trois façon possible :

    • Avoir deux parents citoyens ou être né sur le sol de la cité avec au moins un parent citoyen.
    • Exercer une profession officielle, certifiée et stable entre les murs de la cité.
    • Avoir reçut une dérogation signée d'un gouverneur reconnu de la cité.

    Un citoyen peut voter aux élections, avoir une certitude de protection en cas de guerre, et bénéficier d'impôts locaux moins contraignants. Il faut pouvoir prouver de sa citoyenneté par une attestation écrite et signée de la main d'un conseiller. En cas de perte du document, la seule façon de prouver sa citoyenneté par la suite et de s'en procurer un nouveau est de réunir 100 témoins citoyens différents.


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  • ocean,sea waves contemporary art by Nancy Lajeunesse


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  • Les temps sont calmes à Aurorès. Pour le moment.

    Roland Havreblanc, souverain du royaume félino-canin, règne d'une main de fer et de justice. Mais il s'inquiète pour sa descendance : son fils hériter, Sirius Havreblanc, refuse son devoir et préfère passer ses journées à courir et grimper dans les jardins du palais ou à sortir seul en ville au nez et à la barbe des gardes.

    Il y tout juste une semaine, le roi fut prit d'une violente et soudaine maladie contre laquelle ni médecins ni herboristes ne purent rien. Elle l'emporta. Tout les yeux se tournent désormais vers Sirius, jeune souverain à à peine 17 ans, et héritier direct de la couronne. Se montrera-t-il à la hauteur ? Son père avait su garder la paix, mais aura-t-il vraiment les épaules ? Pour certains seigneurs, rien n'est moins sûr... Et certains y voient l'opportunité qu'ils n'ont jamais eut.


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  • Hadrian frottait vigoureusement le fond de son petit chaudron. Il attendit que Sylta se soit installée à côté de lui pour commencer à parler :

    "T'es-tu déjà occupé d'animaux comme les chevaux ?"

    "Non, jamais" répondit-elle en continuant à frotter. "Nous n'étions pas des voyageurs, on avait pas de raison d'avoir un cheval. Surtout en pleine ville

    - Dans ce cas, je vais t'apprendre cet après-midi. Il est temps que tu fasses un peu mieux connaissance avec Cendre."

    Cette fois, elle afficha un grand sourire en lançant un regard derrière elle, vers le pré de cendre. C'était une très bonne nouvelle et cette perspective lui convenait amplement. 

    "Génial !

    - Mais d'abord, la tempéra-t-il, nous allons commencer par mettre à sécher notre vaisselle dans la chaumière."

    Elle reposa le regard sur l'assiette, qu'elle avait oublié de continuer à frotter. 

    "Évidement" 

    Elle fini donc rapidement et le suivit pour aller la faire sécher. Comme annoncé, il plaça le chaudron devant le feu, à l'envers pour qu'il puisse s'y égoutter, et attendit que Sylta ait fait de même avec ses assiettes.

    La jeune hermine l'imita, professionnelle de l'imitation depuis petite, puis se tourna vers lui, le sourire revenu.

    Il voyait bien que l'enthousiasme de son élève était remonté en flèche à l'évocation de Cendre. Elle était encore bien bouillante... Mais elle allait apprendre, elle avait le temps.

    "Allons, suis-moi. Nous allons la rejoindre dans son prés."

    Et il sortit à nouveau en lui faisant un petit signe de la main. Pas évident de passer de la vie de solitude à celle d'un maître de tout les instants.

    Cette fois, elle y croyait. Et encore, elle avait le doute de devoir nettoyer sa stalle mais... Elle y croyait. 

    Elle le suivit donc dehors, tout sourire.

    Il la guida à l'arrière de la maison, du côté où donnait la fenêtre de sa chambre. Cendre vint gaiement à leur rencontre dans un petit trot sans précipitation.

    C'était une ponette de Naerthena, cette race sélectionnée pour sa robustesse et... sa petitesse plus appropriée aux pattes courtes des mustins. Chez elle, ses longs poils gris lui donnait un air encore plus "bouboule" que la moyenne, mais ne lui enlevaient rien de sa vivacité apparente.

    Sylta souriait toujours. Elle était vraiment trop mimi cette petite ponette, mais elle avait cru comprendre qu'elle pouvait en être tout aussi têtue. 

    Alors attendant une nouvelle fois que la suite vienne, la jeune apprentie s'approcha de la barrière pour tendre la main vers le museau de l'animal afin de le caresser. 

    Cendre tendit le museau avec curiosité pour renifler la main tendu. Hadrian en profita pour ouvrir la barrière et fit signe à Sylta de le suivre.

    " Cette ponette est tout aussi curieuse qu'elle est gourmande. Elle doit espérer une pomme de ta part telle que je la connais. Elle dois se figurer qu'avec sa bouille poilue elle peut mendier auprès de tout les nouveaux venus... "

    La petite le suivit en rigolant : 

    "En même temps quand on est mimi comme ça... " Elle rentra un peu plus timidement.

    Il la guida vers l'arrière du prés, où la ponette avec une sorte de stalle qui ressemblait plus au final à une cabane en bois. Dans la partie arrière, inaccessible pour elle, se trouvait une selle et une bride, ainsi que quelques brosses et autres objet nécessaires au pansage d'un cheval.

    "Le foin est plus loin, expliqua-t-il, pour ne pas la tenter. C'est qu'elle est maligne la bougresse, et elle serait capable de trouver un moyen de sortir si elle l'avait sous le museau à longueur de journée."

    Sylta le suivit encore et sourit en hochant la tête : 

    " En même  temps...  C'est comme avoir un fruit cher devant nous sans pouvoir le prendre.  C'est... (Elle chercha le mot qui convenait.  Trop peu habituée a bien parlé)  Frustrant." Dit-elle enfin,  espérant que ce soit le bon mot

    " Oui, on peut le dire."

    Il prit au sol un sac de toile dans lequel il fourra le nécessaire de pansage, puis il le lui tendit.

    "Il est temps que tu ais tes premiers contacts équins. Tu en auras besoin pour la suite. Attend-moi près de Cendre, je vais lui chercher de l'eau."

    Il désigna au passage le seau qui attendait près de l'entrée du cabanon. Sylta hocha sa petite frimousse avant de se diriger vers cendre et attendre vers la ponette. Elle la regardait avec amusement et essayait parfois de lui caresser le chanfrein quand Cendre lui présentait sa tête.

    La ponette était curieuse, et pas brusque pour un sou. Elle renifla Sylta (surtout vers ses poches) et se laissa caresser sans broncher.

    Le rôdeur ne tarda pas à revenir avec son seau plein. Il s'avança jusqu'à l'hermine et la ponette et déposa l'eau.

    Cendre renifla vaguement la surface mais n'y toucha pas, préférant apparemment mettre son nez dans le sac des brosses (dans l'espoir d'y trouver quelque chose à se mettre sous la dent). Hadrian récupéra les brosses d'un coup sec, stoppant l'exploration de la ponette. Il en sortit une, assez rêche, et la tendit à Sylta.

    "Elle t'a déjà bien vue venir, tu peux commencer à t'occuper d'elle. Avec cette brosse, commence par faire des cercles pour bien soulever ses poils."

    L'hermine prit la brosse et commença à frotter le corps de l'animal de la façon expliqué. Sa timidité disparu enfin. Elle se senti bien de pouvoir ainsi toucher sans crainte les poils tout doux de Cendre. Elle sourit. Sa main passa sur l'encolure, sous la grosse crinière touffue de la ponette, c'était tout chaud et très agréable.

    " On à envie de s'y pelotonner" s'amusa t-elle en grattant toujours soigneusement et avec attention.

    Hadrian hocha la tête en silence. Pendant que Sylta s'occupait de la ponette, il partit chercher du foin dans la cabane : il n'avait pas l'air de se faire le moindre soucis sur les réactions de Cendre, même en cas d'erreur de sa nouvelle apprentie. D'ailleurs, il voyait mal comment quelqu'un pourrait faire une erreur en brossant cette boule de poil. Même sa tête ne craignait pas grand chose, alors les pattes... !

    Il revint donc peu de temps après avec le foin, et Cendre trottina gaiement vers lui : tant qu'il y a de la nourriture, il n'y a pas à hésiter !

    Sylta le vit partir et continua sur la croupe. Une fois, ces parents l'avaient stoppé un jour où elle allait passer en courant derrière un cheval de noble. Puis, ils lui avaient expliqué que les postérieurs pouvaient vite partie. Elle se méfiait donc un peu plus en lui brossant cette partie là. 

    Puis, Hadrian revint et la ponette couru à lui. 

    " Hé, Cendre ! Je m'occupais de toi là tu sais !" Pesta t-elle contre la jument en faisant sortir peut-être un autre trait de caractère que sa timidité. 

    La ponette ne paru pas se sentir concerner par l'éclat d'humeur de Sylta : elle fourra son museau dans le foin odorant et commença à manger avec enthousiasme.

    Le rôdeur fit un petit hochement de tête en direction de l'hermine :

    " Tu te débrouille bien pour une première approche. Bien sûr, Cendre est du genre sympa, plus têtue que réellement dangereuse, mais d'après ce que j'ai pu observer tu as les bons réflexes."

    Elle posa le regard sur son mentor. 

    " Merci ! "

    Elle sourit de toute ses dents avant de s'approcher à nouveau de la ponette pour la grattouiller comme il lui avait indiqué.

    "... En tout cas pour une première fois." ajouta-t-il tout de même. "Heureusement que tu auras au moins cinq ans d'apprentissage derrière ça.

    - Heu... Oui je m'en doute."Répondit-elle bien moins sûrement.

    Dire qu'elle prenait seulement un tout petit peu d'assurance pour oser lui parler moins timidement. Mais ça allait venir sans soucis.

    "Continue de la brosser pendant que je vais chercher de la paille. Ensuite, nous nous occuperons de nettoyer sa cabane."

    Il commençait déjà à s'éloigner. Cendre, quand à elle, mangeait toujours avec enthousiasme en tournant parfois la tête vers Sylta d'un air curieux.

    La jeune Hermine continuait sagement. Elle se sentait bien avec la ponette. Toute gentille, sa curiosité faisait plaisir à Sylta.

    Le rôdeur revint rapidement avec le ballot de paille promit entre les pattes. Il fit signe à l'hermine de le rejoindre à la cabane et lui désigna la fourche posée le long de la barrière, à l'extérieur de l'enclos.

    Elle comprit vite que cette corvée pouvait rapidement se répéter... Tous les jours ? T'en pis... Au moins elle était ici, avec la ponette. Car en réalité elle avait adoré lui passer le coup de brosse. 

    Elle saisit donc la fourche et se dirigea d'un pas rapide, semi trottinant vers lui. Pendant que Sylta donnait des coups de fourche dans la paille, Hadrian l'observait. Il n'y avait qu'un seul outil pour deux de toute façon, et il n'allait pas mettre de la paille fraiche avant que l'ancienne ne soit retirée...

    Elle planta la fourche dedans, assez fort pour aller le plus loin possible et espérer en prendre le plus possible. 

    " Je la mets où ? demanda t-elle en soulevant avec difficulté son chargement tellement ses muscles étaient... très entraîné... sans ironie (ou pas)  

    - Là, à côté, fais un tas... On déplacera tout ça hors de l'enclos après. Si Cendre n'a pas tout éparpillé entre-temps."

    La possibilité de tout recommencer lui déplaisait fortement mais elle s'exécuta sans poser trop de questions et se déplaça vers le point designer, par petit pas, le dos courbé en arrière pour aider ses pauvres bras à soulever la paille imbibé des... Sujets indésirables qui peuplaient autrefois la ponette.

    "Plie les genoux au lieu du dos, conseilla-t-il. Tu auras plus de forces et moins mal."

    Il était accoudé à la barrière et la regardait faire sans broncher.

    Elle rectifia sa position et trouva en effet un meilleur appui afin de soulever plus convenablement.

    Elle fit au moins 8 aller-retours ainsi avant de poser la fourche.

    "Voila ! Dit donc si faut faire ça tous les jours je vais avoir plus de force qu'un cheval. Fit-elle pour rigoler. "

    "Tant mieux, répondit-il le plus sérieusement du monde. Un rôdeur doit maintenir une bonne forme physique en toute période de l'année."

    Il ajouta tout de même :

    " ... Mais tu n'auras pas besoin de faire ça tout les jours. Le pré est grand et la cabane ne se salit si vite que ça.

    - Ouf, fit-elle avec moins d'enthousiasme. Bon, et maintenant ?

    - Maintenant, tu dégages ta paille souillée en la mettant hors de l'enclos. Tu devrais trouver facilement le tas des précédents lavage : il n'est pas très loin et assez... volumineux. Il peut servir pour fertiliser les terres pour mes plans de sauge, de menthe et de bergamote."

    Elle hocha la tête avant de reprendre une pelletée et y aller. Pourquoi ne lui avait-il pas fait faire ça tout de suite en même temps que d'attrouper le tout ? C'était ainsi et quand elle sera plus indépendante ici, elle le fera sûrement. En attendant, la revoilà partie pour plusieurs allées retours. 

    Il l’observait toujours. Normalement, la paille était plus aérée, et donc plus facile à piquer et déplacer. Le plus gros du travail était fait. Il tourna la tête vers Cendre et remua les moustaches : la ponette mangeait toujours et ne se souciait toujours pas de ce que pouvait trafiquer la petite hermine dans sa cabane.

    Après quelques allés retours plus simple que les premiers, Sulta revint, satisfaite, et le regarda pour voir ce qu'il fallait faire après.

    "Voilà qui est mieux. Maintenant il faut remettre de la paille fraîche. Ça tombe bien : je t'en ais apporté, tu as juste à l'étaler."

    Elle sourit, voilà qui paraissait plus amusant. Mais son amusement possible devra être reporté à plus tard car Hadrian allait sûrement la reprendre. 

    Elle prit donc sagement la pioche pour taper dans le tas et commencer à déposer des paquets de paille propre à certains endroits. Le rôdeur de manqua pas de la reprendre :

    "N'oublie pas d'étaler correctement ta paille de façon équitable dans toute la cabane.

    - D'accord..."

    Elle donna quelques coups de pioches pour éparpiller ses paquets et rectifia plus soigneusement après.

    Hadrian attendit qu'elle ait fini. Lorsque ce fut fait, il s'approcha pour inspecter le travail.

    "Pas mal... Du moins ça ira pour une cliente aussi peut regardante que Cendre. Avec le temps tu prendras le coup de patte."

    Il leva la tête. On pouvait deviner le soleil à travers la frondaisons, déclinant vers l'ouest.

    "A ton avis, combien reste-t-il de temps avant que la nuit ne tombe ?"

    Alors là, il lui posa une colle. Sylta n'avait jamais vraiment eut le temps dans la tête et s'était retrouvé plus d'une fois toute seule dans les ruelles car elle avait cru avoir le temps de... Mais au final non. En toute franchise, elle répondit donc. 

    "Je ne sais pas."

    Pourtant, elle avait essayé et fixait les arbres vers le soleil mais toutes les possibilités lui paraissait fausses.

    Il se mit à ses côtés et lui désigna l'astre du jour.

    "Regarde. Nous somme au début du printemps, les journées sont encore courtes. Une petite douzaine d'heures environs. Nous sommes aussi l'après-midi, le soleil est donc tourné vers l'ouest... Il ne reste plus qu'à observer la distance entre lui et l'horizon pour estimer le temps restant avant qu'il ne se couche. C'est un coup d’œil à prendre, tu t'y feras... Avec le temps. Actuellement, je dirais qu'il nous reste environ deux heures de jour.

    -Oh dit donc ! s'émerveilla t-elle de son savoir. Et du coup on fait quoi ? enchaîna Sylta avec envie. 

    - On prend en compte sa trajectoire, on fractionne le ciel et on regarde où se trouve le soleil sur cette ligne. Tu verras : avec le temps, ça deviendra un jeu d'enfant.

    - C'est génial ! Moi qui n'ai jamais eu le temps en tête. 

    - Pour un rôdeur, c'est très important de pouvoir se donner une notion du moment de la journée où il se trouve. Pas tellement lorsque nous sommes à la chaumière dans des périodes tranquilles, mais lorsqu'on est sur une mission... cela peu parfois s'avérer très utile. Et ne te méprend pas : il n'y a rien de sorcier ni de fantastique. De nombreux voyageurs sont capables de faire de même."

    Ses paroles la firent soudain rêver puis il la ramenèrent une nouvelle fois les pieds sur terre. Cette manie qu'il avait commençait à l'énerver... Mais ça allait passer avec le temps. 

    "C'est logique, en effet mais pouvoir en déterminer les heures restantes, c'est quelque chose que je n'ai jamais réussi à faire. Alors c'est fantastique. "

    Elle marqua une pause et le regarda avant de détourner rapidement la tête vers la forêt

    "Mais je vais y arriver avec l'habitude.  "

    Pour son premier jour, elle ne voulait pas commettre de faute et elle avait l'impression de régresser avant même d'avoir commencer son apprentissage si elle ne savait pas faire quelque chose qu'il appelait ça "simple"  

    "C'est bien ce que je te disais."

    Il ne lui épargnait rien. D'un signe de patte, il lui indiqua de le suivre.

    " Puisqu'il nous reste du temps, nous allons faire chauffer de l'eau pour le bain de ce soir. J'ai des seaux et un bac dans la chaumière."

    Ils allèrent donc chercher les seaux en question, et le rôdeur la guida jusqu'à un trou d'eau dans la rivière pour les y remplir. Le courant n'y était pas très fort, ce qui n'empêchait pas l'eau d'être extrêmement fraiche : le torrent venait de la montagne et était alimenté par la fonte des neige au printemps. Sylta fit de même avec son seau désigné et le suivit. Elle ne pensait plus vraiment à rien et ne souriait plus. Hadrian lui faisait penser au vieux castor du quartier grincheux.

    "Encore un voyage et on aura assez d'eau. On versera tout ça dans le chaudron au dessus du feu. Mais je suppose que tu avais compris de toute façon."

    Elle le suivait toujours sans un mot et imitait simplement ses gestes.

    The Enchanted Storybook

    Hadrian entra pour la troisième et dernière fois dans la cabane avec ses seaux chargés d'eau, suivit de Sylta. Il versa le tout dans le chaudron préalablement installé au dessus de feu, et reposa les seaux à côté.

    "Plus qu'à attendre, fit-il avec une certaine satisfaction. Pour passer le temps, on va mettre quelques choses au point... Sais-tu lire pour commencer ?"

    Sylta l'imita avant de se reculer de quelques pas. 

    "Très peu... Je déchiffre vraiment avec beaucoup de difficulté., répondit-elle en toute franchise."

    Son père lui avait vaguement apprit mais lui non plus n'était pas un grand lecteur. 

    "C'est déjà bien. Je m'attendais à pire pour tout dire. Il est si rare de trouver des gens alphabétisés dans ce pays de fous... Enfin, tu ne m'a pas encore dit grand chose sur ta vie. C'est le moment ou jamais, en attendant que notre eau chauffe."

    Elle réfléchi un petit coup. 

    "Hé bien.. mes parents n'ont jamais été riche. On était... Entre la pauvreté et la riche. On se debrouillait quoi. Ma mère était couturière et mon père sculpteur. Il a essayé de m'apprendre à lire pour le peu qu'il savait aussi. Je les aidait souvent dans leurs métiers. c'est tout. Ah si.. j'avais un ami, mon meilleur. Il est encore vivant d'ailleurs, je lui ai dit au revoir hier."

    Elle fit un petit sourire triste mais on vit un éclat de chaleur dans ses yeux. Il était toujours très compréhensible et avait réussi à faire passer cette séparation avec son amie de la plus petite enfance dans la joie d'une nouvelle vie et de belles promesses 

    Le rôdeur laissa quelques secondes de silence. Enfin, avant que l'attente ne devienne pesante, il prit la parole à son tour :

    "Tu le reverra ton ami. Je te l'ai déjà dit : un rôdeur doit rester secret et solitaire, mais il a droit à une vie privée. Bladr n'est pas loin, et tu auras des occasions d'y retourner. La prochaine sera sans doute la fête des bourgeons...

    - C'est vrai ?!"

    Un grand sourire se dessina sur son visage. Elle pourrait le revoir ? Pendant les fêtes, c'était génial ! 

    Elle s'attendit à ce que Hadrian tempère une nouvelle fois sa joie avec cette force qui la rendait morne. Mais il ne pouvait pas l'étreindre cette fois, rien que de penser qu'elle pourrait revoir les personnes qu'elle connaissait la rendait plus qu'heureuse. 

    Mais contre toute attente, il n'ajouta rien cette fois-ci pour ternir sa joi... Par contre, il ré-orienta la discussion sur ce qui l'intéressait.

    " A partir d'aujourd'hui, il va falloir que tu t'entraîne à lire le plus possible. Tu ne devras plus avoir la moindre difficulté pour décrypter les messages écrits ni à rédiger toi-même des texte. Je serais là pour t'aider... et te surveiller.

    -D'accord. Je vais travailler ça. Répondit-elle redevenue sérieuse mais sa joie ne s'étaient toujours pas éteinte."

    Il trempa sa patte dans le chaudron.

    "On s'y mettra plus tard, l'eau est suffisamment chaude. Le but n'est tout de même pas de se faire cuire..."

    Il souleva alors avec difficulté le lourd récipient de cuivre hors du feu et le repos au sol. Sylta se demanda ce qu'elle devait faire et resta donc à sa placer, sans bouger un poil. Seuls ses yeux le suivaient.

    "Ça s'rait trop demandé d'avoir un peu d'aide ?" grogna-t-il en soulevant à nouveau de chaudron remplit d'eau.

    Elle réagit alors et s'approcha pour l'aider comme elle pouvait. Il la dirigea vers le fond de la chaumière, dans un recoin séparé par une simple cloison de bois. Un simple bac en bois y faisait office de baignoire, et il y versa l'eau encore fumante avec l'aide de Sylta. La petite hermine l'aida puis attendit la suite. 

    "Tu as quartier libre le temps que je me lave. Mais ne part pas trop loin : je ne serais pas long.

    - D'accord, fit-elle avec un nouveau sourire avant de se détourner pour rentrer dans sa nouvelle chambre et de fermer sagement la porte derrière elle.

    Elle s'assit sur son nouveau lit et détailla sa chambre. 

    " Il va falloir que je la mette un peu plus à mon goût pour m'y sentir comme chez moi." Se dit-elle avant de déballer un peu ses affaires de son sac.

    Peu de temps après, son mentor se présenta à sa porte et déclara simplement à travers le linteau :

    "La place est libre !"

    Sylta bondit sur ses pieds. Elle ne l'avait pas entendu arrivé, ni même finir et fixa la porte. 

    " D'accord !"

    Elle fouilla donc dans son sac afin d'en sortir une autre tunique kaki et sorti. 

    Elle le regarda avant de se diriger vers le bain. La couleur de l'eau ne lui donnait guère envie d'y plonger. Vivement les beaux temps. Songea la petite hermine en espérant pouvoir se nettoyer dans le ruisseau plutôt que dans l'eau déjà sale d'Hadrian. 

    Chez elle, c'était toujours la première a passé dans le bain. Ça faisait juste bizarre. 

    Elle vérifia qu'Hadrian n'était plus là du tout et retira ses vêtements pour y plonger. 

    Son pelage était encore un peu blanc mais on voyait les poils bruns prendre peu à peu la place pour lui donner sa couleur d'été. Enfaite, sa tête était redevenue brune, son cou aussi. Il manquait plus que le dos et la queue. Même si son bout de queue restait noire toute l'année. Le ventre, lui, ne se posait pas de question : il était blanc toute l'année. 

    Sylta se frottant donc, assise dans la bassine pour retirer les poils morts le plus possible, les possibles puces ou les bous de peaux mortes. 

    Puis, elle ressortie. La bassine était encore plus sale maintenant. Étrangement, elle se secoua comme un chien sorti de l'eau pour faire gicler le plus gros des gouttes sur elle. Depuis toute petite, elle avait cette manie de se secouer. La tunique fut rapidement enfilée et elle sortie, la tête encore mouillé. Une petite goutte perlait encore sur sa moustache. 

    Hadrian faisait repartir le feu qui était retourné à l'état de braises pendant l'après-midi, surtout le temps du bain. Il la regarda venir avec amusement : des poils collés sur une loutre, ça passe, mais sur une hermine ça fait étrange. Alors cette tête de poupée du diable, avec les poils hérissés par le "séchage" de Sylta... Même le vieux rôdeur taciturne ne pouvait s'empêcher de sourire devant cette vision.

    " Il faudrait du bois supplémentaire pour le feu. Il y en a dehors, sous la charpente, à droite de la porte quand tu sors."

    Il n'allait tout de même pas la laisser s'en sortir à si bon compte pour une première journée !

    Elle hocha la tête. 

    "D'accord j'y vais. "

    Et elle sortit toute contente.

    L'air de dehors était trop frais par rapport à ce qu'elle s'imaginait. En plus, elle était mouillée... Ses poils se hérissèrent pour essayer de faire une petite boule chaude en plus de sa tunique mais avec l'eau, ce n'était pas des plus faciles. Elle se dépêcha alors de prendre quelques rondins de bois et rentra en fermant la porte derrière elle avec sa queue. Une autre manie qu'elle avait de s'en servir avec facilité, sans faire attention. 

    Pendant ce temps, le rôdeur avait réussit à faire repartir de petites flammes à l'aide des cendres, qui s'attaquaient férocement à l'écorce utilisée pour les raviver.

    Il prit les bûches unes à unes des pattes de son élève et les enfourna dans le feu. Les flammes s'en donnèrent à cœur joie et grimpèrent le long du bois sec, doublant de taille par la même occasion.

    Satisfait, Hadrian recula en se frottant les pattes pour faire partir la poussière de bois.

    "Voilà qui est fait. On aura notre feu pour la nuit."

    Elle resta le regard fixé sur les flammes. Comme hypnotisée. 

    "C'est beau." fit-elle pour lui répondre même si il n'y avait pas un grand rapport avec le bien fait de la nuit au chaud. Elle s'assit calmement, devant, profitant de la chaleur pour se sécher. 

    Il la laissa faire. Après qu'elle ait lavé, récuré, brossé, changé la paille, porté... Elle avait bien le droit de se reposer maintenant que la nuit tombait.

    En plus, il avait une lettre à rédiger à l'attention du Maître de la guilde. Sans un mot, donc, il repartit vers sa chambre en laissant Sylta devant le feu.

    Elle resta encore quelques temps à observer le feu. Et quelques fois par la fenetre avant de se lever très tranquillement et rentrer dans sa chambre. Où il faisait nettement plus froid mais elle essaya de ne pas en tenir compte et elle se glissa sous ses couvertures. Bien fatiguée de sa journée riche en émotion. 

    Elle resta quelques temps très pensive à observer la lune se lever peu a peu au dessus de la cime des arbres. Les étoiles aussi.... Puis, elle sombra doucement dans le sommeil. Ses yeux se fermèrent, ses muscles se décontractèrent. Le crépitement de la cheminée dans la salle d’à côté la berçait.


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  • Sirius sauta sur un arbre de la cour en observant l'horizon. Le vent secouant ses moustaches et sa fourrure. Un vent agréable et doux. Le printemps : il l'avait attendu bien longtemps.

    Le roi Roland, son propre père, rentrait par l'unique porte des murailles de la citadelle : celle donnant sur la ville en contrebas. Il était accompagné d'une suite d'une dizaines d'hommes et regardait droit devant lui : il ne remarqua pas Sirius perché sur son arbre. En revanche Sirius, lui, remarqua son père. Il se crispa et pria dans sa tête pour que celui ci ne le voit pas.

    La royale troupe passa à côté de l'arbre sans s'arrêter et traversa ainsi tout la première courtine jusqu'aux portes du palais, où la porte leur fut ouverte sans tarder par les gardes en faction.

    Sirius descendit de son arbre et passa par un passage derrière le château : pour faire en sorte que son père ne voit pas qu'il était sorti en son absence. Depuis la mort de sa mère, il n'y avait personne d'autre pour gouverner en l'absence de son père.

    Le prince se rendit à la salle du trône pour faire bonne mesure. Il entra sans vraiment d'émotion sur le visage.

    - Bonjour père...

    Le roi était en pleine discussion avec l'intendant du palais, il et ne tourna la tête vers son fils que lorsque le prince eut prit la parole.

    - Sirius... Où étais-tu passé ? Personne ne savait où te trouver. Ne me dis pas que tu es encore sortit en ville sans en parler à personne ?!

    - Non père...j'étais...dans...dans ma chambre... voilà tout.

    Bégaya le jeune prince sans vraiment savoir quoi inventer.

    - Hum...

    Le roi n'avait pas du tout l'air de le croire, mais un toussotement de son interlocuteur détourna son attention.

    - Nous règlerons cette affaire plus tard, ne penses pas t'en sortir à si bon compte, déclara-t-il simplement pour mettre fin à la conversation.

    -Oui...

    Il se tourna et marcha à grande vitesse vers la sortie.

    Il en avait marre de l'air de la citadelle. Il voulait sortir en ville. En le voyant passer, les gardes postés à l'entrée l'interpelèrent :

    - Halte ! Où allez-vous ainsi messire ?!

    Sirius soupira intérieurement et répondit :

    -En ville...

    - Je suis désolé, répondit l'un d'entre eux, mais votre père nous a donné pour consigne de ne pas vous laisser sortir seul.

    - Alors venez avec moi ! Lança-t'il , sur un ton faussement enjoué. Il comptait bien les semer dans la foule un fois en ville.

    - Nous n'avons pas le droit, messire. Nous sommes de garde aux porte de la citadelle.

    Sirius se retourna furieux. Il se dirigea vers un endroit ou personne ne pourrait le voir et commença à escalader les remparts...

    ***

     

    Sirius était sorti du château et se promenant dans la Grand'Rue , il repensa à la mort de sa mère. Depuis cet événement tragique son père n'était pas très très attentif et le laissait souvent de côté.

    Certain passants le regardaient de travers ou avec curiosité, mais aucun ne s'attarda plus sur lui. Il y avait foule ce jour là dans la Grand'Rue : c'était jour de marché, et, avec le retour du printemps, la bonne humeur se faisait ressentir dans la joyeuse activité de la ville. Le jeune félin sauta sur un muret et y resta assis. Il attendit que quelqu'un viennent lui parler.

    Il se passa quelque temps avant que cela n'arrive. Finalement, c'est un rat qui le héla :

    - Holà messire ! Vous voici bien haut perché ! Vous n'avez donc aucun devoir qui vous attende au donjon ?

    Le rodentien, en dépit des préjugés qu'on pouvait avoir pour ce peuple, était vêtus d'habits de belle coupe, et portait même une petite fleur en guise de broche qui brillait au soleil du matin comme une pierre précieuse.

    -Bonjour monsieur , a vrai dire , je ne devrai pas dire ça , mais... cela m’ennuie. Alors je me promène , ou je me pose pour réfléchir.

    Répondit le prince en le saluant.

    Le rat eut un petit sourire. Le manque d'intérêt du prince pour sa fonction était célèbre à la capitale, et il avait bien reconnu le jeune Sirius.

    - Si je puis me permettre, votre père n'appréciera guère.

    -Et , sans vouloir vous offenser,  je me fiche de son avis... 

    Lança Sirius inconsciemment. 

    Le rat secoua la tête, sans se départir de son sourire.

    - Pourtant, vous devriez y prêter plus d'attention. Mon but n'est pas de me montrer désagréable, vous vous en doutez bien. Mais allons ! Je ne suis pas mauvais bougre : je ne dirais rien au roi. Malgré ça, je suis à peu près certain qu'il sera au courant de votre escapade, vous ne vous cachez guère.

    Sirius ricana : 

    -Ah ! Ça oui qu'il le saura ! Mais ce ne serait pas la première fois.

     - Vous ne donnez donc pas la moindre importance à vos fonctions ? Que ferez vous le jour où vous monterez sur le trône ?

    Sirius n'avait pas réfléchi à ça.

    -Prions pour que ce jour n'arrive jamais.

    Au fond il savait que cela arriverai forcément à moins qu'il ne meure avant.

    - Pour ma part, je prierais plutôt pour qu'il arrive un jour. Pas tout de suite, mais dans un futur suffisamment lointain pour que vous y soyez préparé. Si votre père vous survivait...

    Le rat ne termina pas sa phrase. La suite était très explicite pour qui avait un minimum de jugeote : Si Sirius ne montait jamais sur le trône, c'est que son père lui aura survécu. Soit un quelconque maléfice serait à l'ouvrage, soit le jeune prince aurait été victime d'un coup du sort.

    - C'est ça , je vais prier pour que ce jour arrive dans assez longtemps, dit-il avec un sourire. Si je ne me fait pas assassiner avant.

    - Quelle idée, voyons ! Peut-être que si vous restiez dans la sécurité de la citadelle, il y aurait moins de risques tout de même.

    - Sauf que là-bas je me sens emprisonner... Confia le prince.

    - Emprisonné et en vie. Si vous connaissiez le nombre d'habitants prêts à tuer ne serait-ce que pour vos bottes dans les quartiers un peu moins fréquentables...

    Jugeant ces paroles un peu osées face au prince héritier, le rat ajouta moins durement :

    - ... Du moins si ils pouvaient être assez rapide pour attraper "Patte-Agile".

    - Humm , vous avez raison , mais je ne changerai pas d'avis. Répliqua Sirius.

    - Vous avez raison de vous méfier de la cour, mais il faut apprendre à faire confiance aux bonnes personnes. En tant que prince, vous devez être conseillés, mais pas par n'importe qui.

    Le rodentien élargit son sourire en penchant légèrement la tête sur le côté.

    -Vous pourrez me conseillez , puisque c'est vous qui me le proposer... 

    Dit-il sans but commun.

    - Je pourrais le faire avec plaisir, mon prince, tant que je serais à la capitale. Et j'y suis assez fréquemment ces derniers temps.

    Sans le montrer, le rat était ravi : c'était justement la réponse qu'il espérait.

    -Bien , je vous nomme conseiller du prince , alors... Je pense que mon père sera d'accord. Dit-il en regardant autour de lui.

    - Ce serait un honneur.

    Le rat fit une rapide et élégante courbette.

    - J'en informerai mon père se soir , quand je rentrerais... Et demain je reviendrai ici vous donner sa réponse. Dit-il , en se levant.

    - Inutile messire : je bénéficie déjà de l'hospitalité de votre père, avec d'agréables appartements dans votre citadelle.

    -Oh , parfait... Répondit Sirius.

    - Que diriez-vous de rentrer à la citadelle ? A moins que vous n'ayez en tête de rester encore quelques temps en ville ?

    Comme si il avait eu un "flash" , le jeune prince lança à l'attention de Mercurio :

    - Je devrais rentrer... Avant que mon père ne se rende compte que je suis parti , ce qui est peu probable. Où devrais-je dire NOUS devrons rentrer.

    - Bonne initiative mon prince. Un bon début pour votre vie de futur roi.

    Après un bref regard pour ce qui l'entourait (par réflexe plus que par nécessité), le rat se tourna vers le nord : la longue et pratiquement rectiligne avenue principale s'y étendait, surplombée par l'imposante citadelle. Sirius se leva et parti en direction de sa "maison". Il savait que son père savait qu'il était parti, mais il s'en fichait pas mal : il avait la mauvaise habitude de sortir quand il voulait sans prévenir et son père le savait, tant qu'il ne le faisait pas suivre, tout ira pour le mieux...


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